"Quand le dernier arbre aura été abattu,
quand la dernière rivière aura été empoisonnée,
quand le dernier poisson aura été péché,
alors on saura que l'argent ne se mange pas."

Geronimo.



comparaison des huiles minérales et végétales pour leur utilisation en cosmétique

HUILES MINÉRALES ET HYDROCARBURES DE SYNTHÈSE

Descriptif

Les huiles minérales et hydrocarbures de synthèse, interdites dans l’alimentation humaine, sont pourtant très présents dans les baumes et rouge à lèvres, malgré le risque d’ingestion de ces cosmétiques particulier. Faisons donc le point sur le pourquoi du comment. Les huiles minérales regroupent plusieurs huiles dérivées du pétrole : la paraffine, la vaseline, et les cires minérales. Si vous souhaitez en savoir plus, je vous invite à lire le rapport sur les huiles minérales mentionné en bibliographie (Hoang-Cindy LE, DESS de Cosmétologie, UQAC).

Nom INCI :

Hydrogenated Mineral Oil

N°CAS :

64742-54-7

N°CE :

Restriction d’usage :

Annexe II, n°778

Commentaire

Ces composés sont décrits comme agents émollient, protecteur de la peau, antistatique, et peuvent être utilisé comme solvant. Leur utilisation est interdite s’ils contiennent plus de 3% de DMSO (Diméthyl Sulfoxyde). Ce type d’huile est décrit comme « distillat paraffinique lourd (pétrole), hydrotraité » dans l’annexe II du règlement (CE) 1223/2009. Il existe des pages et des pages d’interdiction de ce type dans l’annexe II du règlement cosmétiques, souvent l’interdiction se limite à l’utilisation connexe de ces composés avec du DMSO, compréhensible puisque le DMSO, conservateur de choix utilisé dans les laboratoires, est aussi très toxique. 

Leurs effets sur l’homme ont été démontré dans plusieurs études. Elles sont occlusives, c’est à dire qu’elles forment une barrière entre la peau et l’environnement, d’où leurs propriétés émollientes et protectrices. On leur trouve un pouvoir d’«hydratation», surtout du fait que l’occlusion empêche l’évaporation de l’eau de votre peau. Sur ce dernier point, la paraffine est la moins occlusive. Elles sont aussi potentiellement comédogènes, toujours à cause de leur propriété occlusive importante, mais les études tendent à se contredire sur ce sujet, elles sont donc pour le moment considérées comme non comédogènes.



Peut-on remplacer les huiles minérales par des huiles végétales ?

Ce tableau, tiré de la monographie de Hoang-Cindy LE sur les huiles minérales, illustre les différences entre huiles minérales et végétales avec un point de vue neutre sur la question :



PARAMÈTRES

HUILES VÉGÉTALES

HUILES MINÉRALES

Origine

Plantes

Pétrole*

Volume de production

Faible à moyenne

Élevé

Coût de production

Moyen à élevé

Bas

Aspect

Jaune à marron

Incolore

Traitement en production

Pression, chauffage

Acide sulfurique, hydrogénation**

Stabilité chimique

Souvent sensible à l’oxydation, parfois à la lumière***

Inerte

Efficacité biologique

Variable, ingrédient dépendant

Voie orale : laxatif

Voie cutanée : hydratant

Toxicologie

Variable, ingrédient dépendant

Non-toxique****

Écotoxicologie

Dégradation rapide, totale, danger si polymérisation

Dégradation lente, non totale

Occlusivité

Moyenne (ingrédient dépendant)

Élevée

Émollience

Variable

Élevée

Obstruction des pores (acné)

Non

Non

Hydratation

Moyenne à élevée

Moyenne

Pénétration cutanée

Variable, un peu de pénétration en générale

Faible à très faible****

* ressource fossile, non renouvelable

** traitements lourds, énergivores et polluants

*** conservation moins longue, stabilité du produit final plus aléatoire

**** la toxicité des huiles minérales n’a pas été démontrée significativement, cependant, elles peuvent être faiblement absorbées dans l’organisme. Or, les huiles minérales peuvent engendrer des composés tels que les MOSH (Mineral Oil Saturated Hydrocarbons) et les MOAH (Mineral Oil Aromatic Hydrocarbons), qui ont la capacité de se bioaccumuler dans l’organisme. Si pour le moment, on soupçonne ces composés d’être cancérigènes et mutagènes, des études restent à faire avant qu’une réglementation soit réfléchie pour limiter l’utilisation des huiles minérales dans les cosmétiques. Autant dire qu’avec l’omniprésence des huiles minérales dans nos produits pour le moment, on a le temps d’en accumuler, des MOAH et des MOSH…

Les huiles minérales se retrouvent sous plusieurs noms dans nos produits, dont voila quelques exemples : Cera microcristallina, Ceresin, Hydrogenated microcrystalline wax, Hydrogenated polyisobutene, Microcrystalline wax, Ozokerite, Paraffin, Paraffinum liquidum, Petrolatum, Polybutene, Polyethylene, Polyisobutene, Synthetic wax…

Un bon pas en avant, pour être sûre de ne pas retrouver ces huiles minérales, elles sont interdites dans les produits bio. 

Problème(s) posé(s)

- Bioaccumulation

- Potentiellement cancérogène et mutagène

- Inflammation

Où ?

- Maquillage (surtout produits pour les lèvres types baumes et rouge à lèvres)